La MVTE

La maladie veineuse thrombose embolique (MVTE) regroupe un ensemble de pathologies caractérisées par la formation d’un caillot sanguin au sein d’une veine. Classiquement, il s’agit d'une thrombose veineuse des membres inférieurs (phlébite) ou d'une embolie pulmonaire. En 2010, d’après le rapport du bulletin épidémiologique hebdomadaire, la MVTE touchait, annuellement, 183/100 000 personnes ainsi cette pathologie est fréquente et touche environ 1 personne sur 10 000. Plus rarement, le caillot se constitue dans les veines des membres supérieurs, les veines cérébrales ou encore les veines abdominales.

Facteurs de risques

Certaines situations favorisent la survenue de cette pathologie, par exemple une intervention chirurgicale avec anesthésie générale de plus de 30 minutes, l’immobilisation d'un membre inférieur (plâtre), l'hospitalisation pour pathologie aigue, les contraceptions oestro-progestatives, la grossesse et le post-partum ou encore le cancer. La MVTE est également favorisée par des caractéristiques propres à chaque patient comme l’obésité, la présence d'une prédisposition génétique tel que la mutation du facteur V Leiden et certaines pathologies auto-immunes comme le syndrome des anticorps anti-phospholipides ou des maladies hématologiques.

Diagnostic

Dans la majorité des cas, le diagnostic de MVTE est suspecté devant l'apparition de symptômes cliniques. Une symptomatologie à type de douleur, oedème, rougeur d’un membre inférieur (plus rarement bilatéral) est évocatrice de thrombose veineuse profonde. L'embolie pulmonaire est suspectée devant la survenue d'un essoufflement (dyspnée), douleur thoracique, malaise, sensation de battements cardiaques rapides (palpitations) ou encore l'émission de sang par la bouche au cours d'un effort de toux (hémoptysie). Pour les thromboses veineuses de localisation plus atypique (cérébrale, abdominale, …), la symptomatologie dépend de la localisation de la thrombose (maux de tête, vomissements, douleurs abdominales, …).

Le diagnostic positif de MVTE repose généralement sur la réalisation d'un examen de radiologie révélant la présence d'un ou plusieurs caillots sanguins dans le territoire exploré. En cas de suspicion de thrombose veineuse profonde, une échographie Doppler veineux est le plus souvent pratiquée. C’est un examen simple, non irradiant et disponible en ville comme à l’hôpital. Pour faire le diagnostic d'embolie pulmonaire, l'angioscanner thoracique ou encore la scintigraphie de ventilation-perfusion sont utilisés. Enfin, pour mettre en évidence une thrombose veineuse de siège atypique, le scanner avec injection de produit de contraste iodé ou encore l'imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent s'avérer utiles. Pour un certain nombre de cas, le diagnostic de MVTE peut être exclu par une analyse biologique effectuée sur une simple prise de sang dans votre laboratoire de ville : le la mesure de la concentration de D-dimères dans le plasma.. En revanche, si la concentration de D-dimères est supérieure à ce seuil, ils ne permettent pas de conclure, et il faut donc réaliser les examens d’imageries exposés précédemment.

Traitement

Le traitement de la MVTE repose principalement sur l'administration d’anticoagulants. Ces traitements permettent d'éviter l'extension de la thrombose existante ou la survenue d’autres thromboses à distance. Le caillot sanguin en place peut être détruit par le système fibrinolytique, propre à chaque patient, sur une durée de plusieurs mois, mais le patient peut également garder un caillot séquellaire, ancien. Différents traitements anticoagulants sont disponibles. Certains s'administrent par voie orale, comme les anticoagulants oraux directs, et ne nécessitent pas de surveillance biologique systématique, d’autres tels que les traitements antagonistes de la vitamine K qui, nécessitent une mesure régulière de l’INR par une prise de sang au laboratoire pour évaluer leur efficacité. Il existe également des traitements anticoagulants par voie injectable. Les héparines de bas poids moléculaire s'administrent par voie sous-cutanée en une ou plusieurs injections quotidiennes, elle ne nécessite pas de surveillance biologique systématique. En revanche, l’héparine non fractionnée s'administre, le plus souvent à l’hôpital soit par voie sous-cutanée soit par voie intraveineuse et nécessite une surveillance biologique régulière de l'activité anti-Xa.  

Dans certains cas, la gravité de l'évènement thrombotique veineux nécessite l'utilisation d'agents fibrinolytiques. Il s'agit de traitement visant à détruire le caillot sanguin. Du fait de leur haut risque de complications hémorragiques, leur utilisation est limitée aux patients hospitalisés et présentant une situation clinique critique.

L'utilisation de chaussettes, bas ou collants de compression veineuse lors d’une thrombose veineuse profonde est recommandée pendant quelques mois après l’évènement.

La durée du traitement est déterminée en accord avec votre médecin et dépend d'un grand nombre de facteurs comme, par exemple, les caractéristiques de l'évènement thrombotique mais aussi la présence d'éventuels facteurs favorisants la survenue d'une thrombose veineuse et leur caractère permanent ou transitoire. Sous traitement anticoagulant, le risque thrombotique diminue mais il existe un risque hémorragique (ecchymoses, saignements de nez, règles abondantes ou hématomes lors de chutes). C’est cette balance bénéfice-risque qui permet au médecin d’évaluer la durée du traitement anticoagulant.

Prévention

Des mesures préventives de la MVTE existent. En cas d'exposition à une situation à risque (cf supra), le port des bas de contention et/ou un traitement par héparine de bas poids moléculaire à posologie préventive peut être proposé par votre médecin. La prise en charge d'une obésité et la mobilisation précoce au décours d’une chirurgie sont également des axes importants dans la prévention des évènements thromboemboliques veineux.

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Mis à jour le 28 février 2023